Le trafic aérien en croissance malgré une rentabilité en baisse et un manque d’avions

Avec 4,89 milliards de passagers en 2024, le trafic aérien mondial va dépasser les 4,54 milliards de passagers de 2019, avec une prévision de 5,2 milliards en 2025. En 2024, la progression du nombre de passagers a été de 10% et elle doit être aux alentours de 6,7% l'an prochain. Le secteur semble ainsi avoir mis définitivement derrière lui la crise sanitaire. Seule la région Asie-Pacifique - marquée par la reprise tardive du trafic avec la Chine et l'interdiction de survol de la Russie -, n'a pas encore retrouvé son trafic pré-Covid.

La croissance du chiffre d'affaires a été moins rapide que celle du trafic, et surtout que celle des coûts. De fait, la rentabilité du secteur s'est dégradée avec une marge nette de 3,3%, pour un total de 31,5 milliards de dollars de bénéfice, soit seulement 6,5 dollars par passagers, après avoir perdu 181,5 milliards pendant la période Covid. Les compagnies d'Amérique du Nord génèrent un bénéfice net de 11,8 milliards de dollars en 2024, (13,8 milliards prévus en 2025), les compagnies européennes prévoient 10 milliards de dollars de bénéfices en 2024 (11,9 milliards prévus en 2025), les concurrentes d'Asie-Pacifique ont 3,2 milliards de dollars de bénéfice en 2024 et du celles du Moyen-Orient ont 5,3 milliards de dollars de bénéfice. En valeur ajustée de l'inflation, les tarifs aériens ont baissé de 44 % depuis 2014.

L'analyse de l'APNA:

La plus grande frustration pour les compagnies aériennes est l'incapacité de Boeing, Airbus, GE, Rolls-Royce, Pratt & Whitney, à livrer les avions et les pièces détachées nécessaires, sans réelle perspective d’amélioration dans les 2 prochaines années. Les livraisons de Boeing et d'Airbus en 2024 (1.254 avions) sont inférieures de 30 % aux prévisions initiales et inférieures à celles de 2023 (1.377 avions) et les prévisions de livraisons pour 2025 (1.802 avions) sont encore loin des attentes initiales (2.293 appareils).

De plus, environ 700 avions sont cloués au sol en raison des problèmes de fiabilité des moteurs de nouvelle génération, et de l’incapacité de la chaine logistique à fournir les pièces de rechange, générant des durées de maintenance très élevées. A ces externalités négatives, s’ajoutent les déficiences d'infrastructures, la régulation onéreuse, le fardeau fiscal grandissant et les conflits au Moyen-Orient et en Europe.

De plus, les guerres commerciales et douanières promises par Donald Trump pourraient plomber le trafic cargo, voire les voyages d'affaires. De même, une remise en cause possible de l'Inflation Reduction Act (IRA) qui subventionne indirectement la production de carburants d'aviation durables (SAF) -, pourrait affecter les efforts de décarbonation actuellement à l'œuvre aux Etats-Unis en réduisant l'intérêt économique.

Fort heureusement, la hausse des coûts est compensée par la baisse du prix du carburant, passé de 91,2 à 72,5 dollars le baril au cours des neuf derniers mois de l'année. A cela s'ajoute le retour en force du fret aérien, dont les volumes et les tarifs sont repartis à la hausse après le trou d'air de l'an dernier, grâce aux problèmes de sécurité du transport maritime dans le golfe Persique. Sur les 965 milliards de dollars de chiffre d’affaires cumulés, le cargo a représenté 149 milliards cette année

Source : https://www.latribune.fr/entreprises-finance/services/transport-logistique/le-transport-aerien-franchira-la-barre-des-5-milliards-de-passagers-en-1013573.html#:~:text=En%202024%2C%20la%20progression%20du,la%20tendance%20est%20la%20m%C3%AAme

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