Turkish Airlines bénéficie d’avantages anticoncurrentiels
Avec un résultat d'exploitation de 2,91 milliards de dollars, soit 13,8 % de marge d’exploitation, Turkish Airlines reste bien plus rentable que IAG (11,9 %), Lufthansa (7,6 %) et Air France-KLM (5,7 %). Turkish opère 1.443 vols par jour en moyenne en 2023, dont les trois-quarts au départ ou à destination de l'Europe, devant Lufthansa (1.134), Air France (991), KLM (789) et British Airways (789). Avec 83,4 millions de passagers en 2023, dont 53 millions à l'international, Turkish Airlines n'est pas très loin d'Air France-KLM (93,5 millions de passagers). Son ambition est de devenir la première compagnie internationale d'ici à 2033, avec 170 millions de passagers et une flotte de 800 appareils, contre 440 aujourd'hui. Une ambition illustrée par la commande de 220 Airbus en décembre dernier.
L'analyse de l'APNA:
Au sus de son positionnement géographique idéal qui lui permet d’interconnecter l’Afrique et l’Asie en avion monocouloir, Turkish bénéficie d’un soutien sans faille de l’Etat turc avec un aéroport adapté en infrastructure et des financements facilités. Compagnie non européenne, Turkish n’en a pas les contraintes notamment en termes d’indemnisation passagers ou d’obligations écologiques. A cela s’ajoute, son droit de survol et de desserte de la Russie. L’aviation étant une activité par essence délocalisable, Ben Smith a toutes les raisons de s’inquiéter : « Si les compagnies aériennes européennes n'ont pas la possibilité de jouer à armes égales avec leurs concurrents extra-européens, c'est la souveraineté des pays européens qui risque d'en pâtir ».