Airbus et Safran ne peuvent tirer profit des déboires de Boeing
Airbus avait livré 863 avions en 2019, puis 735 en 2023 et prévoit seulement 800 livraisons en 2024, en raison des difficultés d’approvisionnement et de montée en charge de ses sous-traitants. Depuis le début de l'année, Airbus affiche 222 commandes nettes pour un carnet de commandes de 8.617 appareils, dont 7.177 de la famille A320 + 585 A220 + 175 A330 et 680 A350.
Au total, l’A350 peut se targuer de 1.200 commandes depuis son entrée en service il y a dix ans. Les livraisons constituent un indicateur fiable de la rentabilité des constructeurs d’avions, car les compagnies aériennes paient la majeure partie de la facture au moment où elles prennent possession des avions. Le bénéfice net d'Airbus a donc grimpé de 28% au premier trimestre 2024, à 595 millions d'euros, tandis que Boeing perdait 343 millions $ dans le même temps.
L'analyse de l'APNA :
Au premier trimestre 2024, Boeing n’aura livré que 83 avions contre 203 pour Airbus. Les malheurs de Boeing ne font pas le bonheur ni d’Airbus qui est contrainte par sa chaine logistique pour augmenter sa production, ni pour Safran en sous production, car fournisseur exclusif des moteurs des B737 max, avion sous contrainte de production par la FAA.
Alors que Boeing accumule les déboires, son président propose au vote de ses actionnaires une augmentation de sa rémunération de 45% à 32,8 millions de dollars (30,2 millions d'euros), alors que le chiffre d'affaires de sa branche aviation commerciale a accusé une baisse de 31 % à 4,6 milliards de dollars, assortie d'un résultat courant en perte de 1,1 milliard et que la crise s'est récemment étendue aux appareils long-courriers, après que la FAA ait ouvert une enquête sur les procédures de qualité sur les 787 et 777. Mais contrairement à son concurrent américain empêtré dans des problèmes de qualité ; pour Airbus, il s'agit surtout d'appuyer la montée en puissance de sa production.