Boeing rachète son ex filiale afin de fiabiliser sa production
Suite aux multiples défauts de qualité de son sous-traitant Spirit AeroSystems, dont notamment l’arrachage en vol d’une porte bouchon d’un B737 neuf d’Alaska Airlines, Boeing a décidé de racheter la filiale qu’il avait vendue 20 ans plus tôt, puis cotée en bourse. Cette acquisition doit permettre à Boeing d'afficher sa volonté de reprendre le contrôle d'une partie de sa chaîne d'approvisionnement. Le prix d’achat est de 4,7 milliards $ payés en actions Boeing auxquels s’ajoute les 3,6 mds $ de dette de son fournisseur, ce qui fait grimper la valeur réelle du rachat à 8,3 milliards de dollars. C’est le prix de la sécurité des vols face à la course à la rentabilité.
L'analyse de l'APNA :
Depuis sa vente en 2004 par Boeing, Spirit AeroSystems avait développé son portefeuille client, fournissant aussi Airbus avec « la production de sections de fuselage de l'A350 à Kinston (Caroline du Nord) et à Saint-Nazaire (France), la production des ailes et du fuselage central de l'A220 à Belfast (Irlande du Nord) et à Casablanca (Maroc) », ainsi que la production d'éléments « de l'A220 à Wichita ». Airbus ne pouvant accepter de dépendre de Boeing pour sa production, le rachat des usines tournant à son profit se ferait pour un euro symbolique, et Spirit AeroSystems paierait même une soulte de 559 millions de dollars à Airbus afin de financer la remontée en cadence des lignes de production qui avaient ralentie sa production.