Les vérités relatives de la SNCF : des retards non comptabilisés
Selon les chiffres de la SNCF, seulement 12,5 % des TGV sont arrivés en retard en 2023 alors que l’Autorité de régulation des transports (ART) en comptabilise 23,3 %. La différence tient à la notion élastique du retard qui varie selon la durée du voyage. 15 minutes de retard sur un voyage de 3h n’est pas un retard pour la SNCF, alors que l’ART les comptent dès 5mn de retard. L’été, sur le réseau Sud-Est, c’est 32% de retard. Il est à noter qu’un train supprimé la veille du départ n’est pas comptabilisé comme une perturbation.
L'analyse de l'APNA :
La SNCF est dans l’air du temps avec ses vérités relatives. Elle a été condamnée pour publicité mensongère en affichant un TGV 85 fois moins polluant que l’avion, alors qu’il est 3 à 5 fois moins polluant que l’avion en tenant compte du cycle complet de production. Pourquoi exagérer alors que cet écart de 3 à 5 justifie à lui seul de privilégier le train sur l’avion quand cela est possible. De même la SNCF s’enorgueillit d’un bénéfice de 1,3 milliards, distribuable à loisir alors qu’elle touche annuellement 20 milliards de subventions directes et indirectes.
Cette guerre de communication pour l’augmentation des tarifs aériens trop compétitifs face une SNCF structurellement déficitaire, lui a permis de faire voter fin 2023 des taxes sur les infrastructures aéroportuaires et autoroutières pour ajouter 600 millions à ses 20 milliards de subventions. La réalité est que le train est structurellement cher, puisque les avions se contentent de 3 km de pistes pour aller au bout du monde, alors que le train doit construire des milliers de kilomètres de voies ferrées.