Boeing : une grève à 100 millions de dollars par jour et une production à l’arrêt pour les B737 et B777
Face à la grève des 33000 mécaniciens de Boeing de Seattle, Boeing annonce prendre des mesures d’économie telles que le gel des embauches, des promotions et des augmentations de salaires à l'arrêt de tout voyage « non lié à une activité critique », la réduction de la participation aux salons aériens, et surtout d'une « mise en chômage technique d'un nombre important d'employés, de managers et de dirigeants dans les prochaines semaines, sauf pour la chaine de montage du B787 de Charleston qui n’est pas touchée par la grève. Les sous-traitants sont, eux aussi, menacés d'une réduction des commandes.
L'analyse de l'APNA :
Contrairement à la France, le chômage partiel aux Etats-Unis n'est pas indemnisé et se traduit donc par une perte complète de salaire, avec la possibilité de retrouver son emploi à l'issue de cette période de mise à pied, qui peut durer jusqu'à un an ; mais à condition que l'entreprise n'enchaîne pas avec un plan de licenciements, comme elle l'avait fait en 2008, lors de la précédente grève, qui avait duré 57 jours.
Selon les analystes financiers, l'arrêt des livraisons de 737, 777 et 767 représenteraient pour Boeing un impact sur son chiffre d’affaires de l'ordre de 100 millions de dollars par jour. Un nouvel alourdissement de sa dette, ajouté à l’augmentation annuelle des coûts de près de 1,5 Milliards $ pour satisfaire les revendications salariales, entraînerait nécessairement une dégradation de la note financière de Boeing qui renchérira mécaniquement le coût de refinancement de sa dette qui se monte à 47,5 Md$. À moins que Boeing décide de se placer sous la protection de la loi des faillites, ce qui serait un autre cataclysme, boursier cette fois, mais aussi pour les salariés qui pourraient y perdre les avantages de leur convention collective et peut-être leur fonds de retraite.