Grève des contrôleurs et poids de leurs revendications sur les compagnies aériennes
La refonte du contrôle aérien français est un incontournable de la croissance du transport aérien, au travers notamment 1- d’une rénovation des outils obsolètes des tours et centres de contrôle, et 2- d’une augmentation de la productivité des contrôleurs via une remise en cause de leur inamovibilité pour une affectation productive et un contrôle des présences au travail, en conformité avec les recommandations de la Cour des comptes. La compensation financière demandée par le syndicat majoritaire (SNCTA) a été retoquée par le ministère des Finances, alors que selon le syndicat, l’opposition de Bercy n’est pas justifiée puisque selon le SNCTA « les salaires des contrôleurs aériens sont payés par les redevances de vols acquittées par les compagnies aériennes, et qu'ils ne coûtent rien aux contribuables et alors que les contrôleurs aériens français sont deux à trois fois moins bien payés que leurs homologues européens.»
L'analyse de l'APNA:
Le SNCTA, syndicat majoritaire de contrôleurs français, déclare ne pas comprendre l’obstruction de Bercy à une augmentation majeure de leurs 900 millions de masse salariale pour 3400 contrôleurs, puisque ces augmentations salariales ne coûteront rien à l’Etat, mais seulement aux compagnies aériennes via une augmentation des 1,9 milliards de redevances de contrôle aérien. Or, les redevances de contrôle aérien pèsent déjà pour environ 600 millions annuels dans les comptes des compagnies aériennes françaises, alors que l’équilibre économique de celles-ci n’est pas toujours garanti. A l’instar des syndicats de pilotes, les contrôleurs français pourraient justifier leurs revendications à la condition de démontrer la réalité d’un écart sur leur salaire rapporté à leur productivité grâce à un benchmark transparent, avec leurs collègues européens.