La commission européenne doute de la viabilité de Corsair

Selon la Commission européenne, l’addition des « aides étatiques au bénéfice de Corsair avoisinerait les 200 millions d’euros depuis 2020 » alors que le remboursement obligatoire de ces aides est « hypothétique et limité à quelques millions d’euros au bénéfice quasi exclusif des actionnaires (privés) existants et futurs », alors même que leur apport financier reste très limité. Pour justifier l’importance et le maintien de son aide financière, l’Etat avait souligné le rôle de la compagnie auprès de nombre d’acteurs économiques ultramarins. Etrangement, s’étonne la Commission, « les mesures commerciales prises par Corsair afin de renouer avec la rentabilité vont précisément dans le sens contraire ». En effet, plutôt que de se développer vers les départements et territoires d’outre-mer, la compagnie « envisage un redéploiement partiel » de certaines de ses capacités vers des destinations en Afrique francophone.

L'analyse de l'APNA:

La mission historique qui a prévalu à la création des compagnies aériennes des Iles françaises (Air Austral, Air Caraïbes/FrenchBee, Air Tahiti Nui, Air Corsica, mais aussi en partie pour Corsair) était d’être un bras de levier du développement économique de leur région, alors que leur desserte aérienne était considérée comme insuffisante par les institutions locales à l’époque de leur création. Dans une Europe qui a imposé la libéralisation du transport aérien, la concurrence a généré une offre pléthorique qui remet en cause la mission historique d’une desserte améliorée des îles, déjà surabondante. La question de l’équilibre économique est aujourd’hui posée pour les compagnies (Corsair, Air Austral, Air Tahiti Nui) qui n’ont pas su adapter leurs coûts à un marché de niche très concurrentiel.

Parmi elles, seules Air Corsica est à l’équilibre grâce à la subvention de 100 millions d’euros de délégation de service publique, et Air Caraïbes/ FrenchBee sans subvention. Les subventions publiques nécessaires à l’avenir des Air Austral, Air Tahiti Nui et Corsair sont aujourd’hui questionnées par la commission européenne, mettant ainsi en jeu leur survie.

Source : https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/04/07/la-commission-europeenne-doute-de-la-viabilite-de-corsair_6226516_3234.html

Précédent
Précédent

Grève des contrôleurs et poids de leurs revendications sur les compagnies aériennes

Suivant
Suivant

Boeing : Enquête sur la sécurité des 3 modèles B737, B777, B787