Les compagnies aériennes européennes dénoncent l’incohérence de l’Europe sur l’absence de Ciel Unique
A l’approche des élections européennes, l’association Airlines for Europe (A4E : Air France-KLM, Lufthansa, IAG, EasyJet et Ryanair) s’interroge sur la véritable volonté européenne d’accompagner les objectifs environnementaux pour l’aérien. Le constat est que les taxes européennes sur l’aviation ne sont pas fléchées sur la production très insuffisante de carburant aéro durable (SAF), et sur la réforme à l’arrêt du contrôle aérien européen. Le patron de Lufthansa résume la situation : « Comment puis-je demander à mes clients de payer plus cher leurs billets d'avion pour financer la transition, si les pays européens sont incapables de mettre en place un ciel unique, qui permettrait, à lui seul, de réduire les émissions de CO2 de 10 % ? » Selon les estimations de l'Union européenne, la mauvaise organisation du contrôle aérien en Europe, aurait généré 3,5 millions de tonnes de CO2 inutiles dans le ciel européen en 2023.
L'analyse de l'APNA :
Les députés européens, était censé s'attaquer au morcellement du ciel européen, qui allonge la durée des vols, augmente la consommation de carburant et donc les émissions de CO2. Mais, la France et l’Allemagne ont bloqué le projet d'une autorité européenne supranationale dotée d'un pouvoir de sanction en cas de mauvaise performance des services de navigation nationaux, dans le cadre d’une délégation des espaces aériens nationaux à une autorité européenne. Comme d’habitude, Ubu est français puisque les compagnies aériennes subissent des taxes spécifiques environnementales qui seront loin de couvrir le gâchis d’un contrôle aérien qui refuse de s’adapter aux objectifs environnementaux. Tout est résumé par Benjamin Smith : « Si les compagnies aériennes européennes n'ont pas la possibilité de jouer à armes égales avec leurs concurrents extra-européens, c'est la souveraineté des pays européens qui risque d'en pâtir ».
