Rapport sénatorial : vers une séparation des Services du contrôle aérien de la DGAC ?

Au vu de la rigidité de l’organisation administrative de la DGAC, le rapport du sénateur Capo-Canelas sur les maux des services de la navigation aérienne, propose de séparer le service du contrôle aérien de celui de l’administration de l’aviation civile, comme c'est déjà le cas dans la plupart des pays européens : « Autonomiser la DSNA permettrait de réduire les lourdeurs administratives et d'installer un dialogue social plus fin et plus proche des préoccupations des contrôleurs. C'est dans leur intérêt comme dans celui de la DGAC. ».

L’objectif serait d’augmenter la productivité des 3400 contrôleurs, afin de faire passer le temps de travail effectif de 24 heures par semaine aux 32 heures prévues dans les textes, notamment en instaurant le contrôle de présence dans les tours alors que la fin des « clearances » a été compensées par les 100 millions d’euros d’augmentation salariale du protocole pré-JO. Outre les grèves à répétition, ce rapport pointe du doigt le manque de productivité des contrôleurs aériens français avec 0,88 vol contrôlé par heure, contre 1,24 pour les Portugais, 0,95 pour les Allemands et 1,06 pour les Britanniques tout en indiquant que leur rémunération est dans la moyenne basse des contrôleurs européens.

L'analyse de l'APNA :

Le sénateur Vincent Capo-Canellas dévoile le coût de 100 millions du protocole de sortie de grève pré-jeux olympiques des contrôleurs aériens, sans illusion sur les bénéfices attendus pour les compagnies aériennes et leurs passagers. La France gère environ 30 % du trafic aérien européen, mais est aussi le premier contributeur aux retards, à hauteur de 37 %, contre 26 % pour l'Allemagne. « Entre 2004 et 2016, la France a été responsable de 96 % des retards pour cause de grève en Europe » alors qu'une journée de grève engendre une perte d'environ 14 millions d'euros pour les compagnies aériennes françaises.

De même, une minute de retard représente, en moyenne, un coût de 100 euros pour les compagnies aériennes, dont les redevances financent entièrement les services de la navigation aérienne. « En 2023, Air France-KLM a subi 815.000 minutes de retard dues au contrôle aérien, dont 75 % imputables au contrôle aérien, soit une perte d'environ 80 millions d'euros pour la compagnie.

Source : https://www.lesechos.fr/industrie-services/tourisme-transport/les-conclusions-fracassantes-du-rapport-sur-la-reforme-du-controle-aerien-2122963

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